Tom : Je ne crois pas qu'on la reverra.
Patty : Elle reviendra. Crois-moi.
Patty dine au restaurant avec des amis. Elle se rend aux toilettes et en sortant, elle est abordée par un homme.
Julian : J'ai passé la soirée ici à attendre de vous voir, seule.
Patty : Pardon, j'ai oublié votre nom.
Julian : Julian Decker.
Patty : Voilà, Julian. Et... que faites-vous, déjà ?
Julian : Je suis une sorte d'architecte. Je vous vois beaucoup à la télé.
Patty : Ah bon ?
Julian : Vous êtes la fiancée des médias.
Patty : Je ne fais que mon travail.
Julian : En revanche, la femme de la télé n'est pas aussi drôle que celle que je vois ce soir.
Patty : Au plaisir.
Julian : Ça doit être épuisant.
Patty : Quoi donc ?
Julian : De porter ce masque. De toujours jouer le rôle de Patty Hewes.
Patty : Ça n'est pas un masque. Je suis telle qu'on me voit.
Julian : D'accord. Écoutez... ça vous dit un tour en ville ?
Patty : Pour quoi faire ?
Julian : M'écouter jouer au Joe's Pub.
Patty : Désolée. Je me lève tôt.
Julian : C'est sûr ? L'occasion ne se présentera peut-être pas deux fois.
Patty : Je prends le risque.
6 mois plus tard
Patty, au volant de sa voiture, écoute la radio
- Cette avocate, Patty Hewes, quel sacré numéro.
- Mettez de côté ses victoires au procès Frobisher et contre Ultima National Resources, cette femme ne s'intéresse qu'à la couleur de l'argent. C'est ça... le pognon, le pèze, la thune.
- C'est atroce de dire ça.
- Voilà une femme...
- Ce qui vous intéresse, c'est 30s d'une interview clamant sa victoire.
- Elle seule a le courage de se dresser contre les entreprises du pays à une époque où tout le monde a peur de le faire. Remercions Patty...
Tom entre dans le bureau de Patty.
Tom : Louis Tobin vient d'être assigné à résidence, et on nous harcèle pour prendre sa déposition.
Les caméras de télévision sont installées devant la maison Tobin.
Journaliste : Oui, Pat. Je me tiens devant l'immeuble de Louis Tobin dans la 5e Avenue. M. Tobin vient d'être assigné à résidence. Cela fait suite à sa confession, d'avoir fait la plus grosse chaîne de Ponzi de l'histoire de Wall Street... ruinant des milliers de victimes. Si Louis Tobin a plaidé coupable, sa famille n'a fait aucune déclaration publique, pas un mot de remords pour ses victimes. On ne sait toujours pas si son fils, Joseph Tobin, ou le reste de la famille, étaient impliqués dans la fraude. Pourtant, Leonard Winstone, l'avocat de la famille Tobin, déclare que chacun a légitimement clamé son innocence.
Winstone : Louis Tobin m'a demandé de répéter avec force qu'aucun autre membre de la famille n'a été inculpé, et que personne se savait rien.
Journaliste : Ces événements interviennent avant que Mme Hewes, commise d'office ne commence officiellement son enquête sur la famille Tobin. Voilà ce qu'elle a à dire.
Patty : J'ai l'intention de continuer mon enquête sur les fonds volés par Louis Tobin, et j'espère rendre leur santé financière aux nombreuses victimes.
Ellen et ses collègues regardent l’interview de Patty
Nick : Quelle surprise. Qui est encore sous les projecteurs ?
Chris : Accorde-lui le bénéfice du doute.
Nick : Tu y as travaillé. Comment elle fait ?
Ellen : Quoi ?
Nick : Pour engranger accord après accord, sans mettre un pied au tribunal. Tu parles jamais d'elle.
Ellen : Elle est douée.
Nick : Elle était comme ça à la fac ?
Chris : Aucune idée. Elle restait à la bibliothèque.
Nick : C'est ici, au bureau du procureur, qu'on a la vraie came. Que Patty coure après l'argent. Mon ami Chris, ici présent, va mettre les Tobin derrière les barreaux.
Chris : J'y travaille. Quand as-tu parlé à Patty pour la dernière fois ?
Ellen : Je ne sais pas. Il y a presque un an.
- - - - - - - - - - - -
Patty : Je vous ai fait venir, car tous les grands journaux publient vos déclarations.
Client : Louis Tobin m'a tout volé. Je n'aurais peut-être pas dû parler à ces journalistes. Mais je vis avec l'aide alimentaire, et je suis... très en colère.
Patty : Aller voir la presse ne servira pas votre cause.
Client : Rendez-moi mon argent, je n'aurai plus besoin de la presse.
Tom : Quand la cour nous a nommés pour gérer la procédure, nous avons gelé les comptes familiaux et confisqué leurs biens.
Client : J'ai vu le fils à l'épicerie. Tout allait bien pour lui.
Tom : Je vous assure... Toute la famille vit avec une allocation minimale jusqu'à la fin de notre enquête.
Patty : Nous allons les entendre dans les prochaines semaines... Mme Tobin en premier.
Tom : On fait tout notre possible pour que vous récupériez vos fonds.
Patty : Mais on pense qu'ils ont caché de l'argent. Beaucoup d'argent.
- - - - - - - - - - -
Winstone : C'était la question quatre, passons à la cinq. Mme Sawyer ne doit pas questionner mes clients sur leurs parents ou leur argent.
Alvarez : Joe Tobin a lui-même tout signé.
Winstone : Il n'est clairement pas en état de faire ce choix.
Alvarez : Selon sa femme, si. Nous avons carte blanche.
Winstone : Il ne répondra à rien de tout ça.
Alvarez : M. Winstone, c'est de Diane Sawyer qu'on parle.
Winstone : "Alvarez." D'origine espagnole ?
Alvarez : Mes parents viennent du Honduras.
Winstone : Mais vous vivez ici ?
Alvarez : Depuis toujours.
Winstone : Alors, vous parlez anglais.
Alvarez : M. Winstone...
Winstone : Merde. Merde ! Je suis plutôt chats. Eux, ils chient dans une boîte.
Alvarez : Si on ne parle pas de son père à Joe Tobin, cette interview n'a pas de sens.
Winstone : Alors dites à Mme Sawyer qu'il n'y aura pas d'interview. Mais je veux que vous sachiez que si vous reparlez à mon client en mon absence, je vous fais renvoyer au Honduras plus vite qu'on dit "Tegucigalpa". Compris ?
Dans le bureau de l’avocat
Winstone : Merci d'être venu, Joe.
Rachel : Nous avons décidé de nous exprimer.
Winstone : Tu ne peux pas faire ça.
Rachel : Les gens doivent savoir que Joe n'aidait pas son père.
Winstone : Je comprends, Rachel.
Rachel : Je veux qu'il s'exprime publiquement, témoignant de notre sympathie pour les victimes.
Winstone : On le fera, mais il nous faut pouvoir choisir les questions, pour qu'aucune ne cause de tort à votre famille.
Rachel : Garder le silence nous cause du tort.
Winstone : J'aimerais que vous teniez encore un peu.
Rachel : Je ne peux pas, désolée. Joe doit agir. Je refuse que Kevin continue à vivre ainsi. Viens, chéri. Papa doit parler avec oncle Lenny.
Winstone : Les gens sont prêts à se jeter sur le moindre signe de culpabilité. À la télé, un peu de transpiration, la voix hésitante, et on est crucifié.
Joe Tobin : Je ne suis pas sûr que ma mère puisse encore endurer ça.
Winstone : Tu te souviens à l'école primaire, quand tu avais voulu démasquer le gardien qui volait des fournitures dans la salle des profs ?
Joe Tobin : Le bibliothécaire.
Winstone : Vraiment ? Bien... Peu importe... Je te connais. Tu te mets toujours du bon côté. Je le sais.
Joe Tobin : Tu me demandes de ne rien faire.
Winstone : Je te demande d'attendre que ton père soit condamné. Une fois en prison, la famille déchue, ton nom blanchi, le monde pourra entendre la vérité. Si tu ne me laisses pas faire mon boulot, tout ça peut nous échapper.
- - - -- - - - - - -
Huntley : Je m'appelle Victor Huntley.
Nous nous sommes déjà rencontrés.
Patty : Bien sûr, je me souviens.
Huntley : Il paraît que vous êtes allée à l'hôpital. Tout va bien ?
Patty : Oui, je crois.
Huntley : Ça a été un accident de voiture assez violent.
Patty : Vous savez qui m'a percutée ?
Huntley : Pas encore. Mais c'est étrange. On a interrogé tout le voisinage... Personne n'a vu l'autre conducteur. Vous pensez qu'on vous a visée intentionnellement ?
6 MOIS PLUS TÔT
Tom : Roger, vous devriez aller dormir.
Roger : J'aimerais bien, mais Louis Tobin semble avoir baissé son froc et chié sur toute la classe financière.
Tom : Vous avez d'autres victimes ?
Roger : Des milliers d'autres. 9,7 milliards de $ de pertes.
Tom : Seigneur. Vous pensez que c'est tout ?
Roger : J'en doute, franchement. Plus je creuse les magouilles de Tobin, plus j'en trouve. Je ne sais pas où ça va s'arrêter, mais en tout cas, Tommy, tout ça est bien plus important qu'on l'imaginait.
Tom : Bon courage.
Tom : Patty
Patty : Roger va bien ?
Tom : Bien. C'est une bête de travail.
Patty : Bien.
Tom : Navré d'en reparler...
Patty : Oui ?
Tom : Le bureau d'Ellen.
Patty : Eh bien, quoi ?
Tom : Ça fait dix mois. Elle ne reviendra pas.
Patty : Et alors ?
Tom : Rien, si ce n'est... L'équipe de Roger en aurait besoin. J'aimerais bien les y installer.
Patty : Fais-le.
Tom : Je peux le faire vider ? Tu es sûre ?
Patty : Ellen est partie. C'est bon.
Dans sa voiture garée, Ellen surveille l’arrivée d’un motard, Donnie Rhyne.
Des enfants : Mate un peu la bécane.
Rhyne : T'avise pas d'y toucher.
Donnie Rhyne entre chez lui, sort des sachets de drogue. Quand il ressort, deux officiers de police l’arrêtent.
Rick : Félicitations. Donnie Rhyne... détention avec intention de revente. Il devrait prendre 8 ans.
Ellen : Je me fous de Donnie Rhyne. Je veux son fournisseur.
Rick : Navré de te décevoir, mais ce sera pas pour cette fois. Il ne balancera pas.
Ellen : Pourquoi pas ?
Rick : Ted Fratto est son avocat. Tu le connais ?
Ellen : De réputation.
Mais j'ai encore mes chances.
Rick : 100 $ que Donnie ne balancera pas son fournisseur.
Ellen : Ça marche.
Dans la salle d’interrogatoire
Ellen : Détention avec intention de revente. Vous risquez 8 ans de prison, M. Rhyne.
Rhyne : Il va pleuvoir. Faut mettre une bâche sur ma Harley.
Ted Fratto : Je m'en suis occupé. Quelqu'un en prend soin.
Rhyne : C'est la moto de mon père. Il était avec les Angels.
Ellen : Vous allez attendre 8 ans pour remonter dessus, sauf si vous me donnez votre fournisseur.
Rhyne : C'est un marché ?
Ellen : Qui vous fournit ? Vous évitez la prison et serez jugé pour simple délit.
Rhyne : Et ?
Ted Fratto : M. Rhyne ne souhaite pas passer de marché.
Ellen : J'aimerais entendre M. Rhyne me le dire.
Rhyne : M. Rhyne ne souhaite pas passer de marché.
Ellen : Si votre avocat vous fait des promesses contre votre silence, il enfreint la loi.
Ted Fratto : Attention, Mlle Parsons.
Ellen : En vous accusant sciemment à la place d'un autre, vous enfreignez la loi aussi. C'est une entrave à la justice. Ce qui nous permet d'alourdir ces 8 ans de prison.
Rhyne : Comment ?
Ellen : Votre avocat ne se soucie pas de vous.
Ted Fratto : Mlle Parsons, puis-je vous parler ?
Ted Fratto : Vous faites quoi ?
Ellen : Votre boulot... J'évite la prison à votre client.
Ted Fratto : Changez de ton, je vous prie.
Ellen : Vous vous foutez de Donnie. Vous protégez son fournisseur.
Ted Fratto : Ne proférez pas ces accusations, et oubliez mes autres clients. J'ai peur qu'il y ait bon nombre de types louches parmi eux. Du genre à bien s'amuser avec une femme comme vous.
Ted Fratto : On y va, Donnie.
Ellen : Pensez-y, M. Rhyne.
Ted Fratto : Ne dites rien.
Ellen : Vous avez 48 heures. Et on peut tout oublier.
Patty passe devant le bureau d’Ellen. Elle s’arrête et entre. Tom la trouve en train de regarder un portrait d’Ellen et David.
Tom : Patty. Tu es sûre, tout va bien ?
Patty : Débarrasse-moi de tout ça. Tu vas rechercher de futurs associés potentiels, il nous faut du sang neuf.
Tom : Bien.
Patty : Dis-moi. Tu es avec moi depuis quand ?
Tom : Bientôt 11 ans.
Patty : Et tu as vu défiler combien d'avocats ?
Tom : Des tas. Des tas, Patty.
Patty : Mais toi... Tu as tenu bon.
Tom : Et alors ?
Patty : Il est temps d'écrire ton nom sur la porte. L'idée te déplaît ?
Tom : Non, mais oui... Tout à fait. Tout est prêt pour le témoignage ?
Tom : MmeTobin est installée dans la salle de réunion.
Patty : Parfait.
Dans la salle de réunion
Patty : Mme Tobin, avez-vous des raisons de croire que votre fils savait pour l'escroquerie ?
Mme Tobin : Absolument pas. Mon fils ne savait rien.
Patty : Depuis quand n'avez-vous pas vu votre fils ?
Mme Tobin : Depuis Thanksgiving. M. Winstone nous a conseillé d'éviter tout contact.
- - - - - - Thanksgiving dans la famille Tobin - - - - - -
Joe Tobin : Le plancher en tremble de rire. Normalement, on ne fait pas ça à l'eau... Joyeux Thanksgiving. Dieu sait, que j'ai de quoi être reconnaissant. Je suis nul en discours, donc...
Carol : Vous l'avez entendu à mon mariage.
Joe Tobin : J'ai un peu ramé. Je rame souvent. Faisons simple. Je vous aime. Santé.
Tobin : Merci, fiston.
- - - - - - -
Patty : Rien ne vous a mis la puce à l'oreille ? Votre mari ne semblait pas... inquiet ?
Mme Tobin : Il a été plus émotif que d'habitude. Autrement, ce fut un Thanksgiving comme les autres.
Patty : Quand cela a-t-il changé ?
Mme Tobin : Au moment du dessert.
- - - - - - - -
Dans le salon des Tobin
Mme Tobin : Je vais te plumer.
Kevin : À moi.
Mme Tobin : Tu vas bien, mon chéri ?
Tobin : Désolé, Rachel. Vous pourriez nous laisser en famille ?
Carol : Elle est de la famille.
Joe Tobin : Tu fais quoi, papa ?
Tobin : Emmenez Kevin à l'étage. Il peut nourrir les poissons.
Rachel : Bien sûr.
Mme Tobin : Tu vas bien t'amuser, avec les poissons.
Carol : Qu'y a-t-il ?
- - - - - - - - - - - -
Mme Tobin : C'est là qu'il a tout dit.
Patty : L'escroquerie ? La chaîne de Ponzi ?
Mme Tobin : Il a dit que tout était fictif. Y compris les investissements. Qu'il ne pouvait plus le cacher.
Patty : Votre fils Joe a contacté le procureur le lendemain matin, c'est bien ça ? Cela vous a irritée ?
Mme Tobin : Mon fils fait ce qu'il veut.
Patty : Joe travaillait pour votre mari. Pensez-vous qu'il était au courant ?
Winstone : Objection. Simple hypothèse. Mme Tobin ne peut pas deviner ce que pense son fils.
Mme Tobin : Vous allez faire témoigner Joe. Demandez-lui.
Patty : Vous avez dit tout ignorer de l'escroquerie. Vous vivez avec lui depuis plus de 40 ans, mais vous ignoriez qu'il volait ?
Mme Tobin : En réalité... Excusez-moi. Tu peux aller me chercher un Earl Grey... sans sucre, lait écrémé ? Mettez bien du lait écrémé. J'ai besoin de caféine. À 3 h du matin, je faisais encore... du jello pour mon petit-fils. En forme d'animaux. Dans le moule acheté en Tanzanie, tu te rappelles ? Au petit garçon qui avait un bec de lièvre. Pardon. Quelle était la question ?
Patty : Le fonds de votre mari a drainé 70 milliards. N'est-ce pas inconcevable qu'il n'en ait pas gardé pour sa famille ?
Mme Tobin : Je mange du thon. Deux boîtes par jour depuis que vous nous avez saisis. Si mon mari a planqué de l'argent, il ne m'a vraiment jamais dit où.
Patty : Vous affirmez que votre mari n'a pas gardé d'argent pour vous.
Mme Tobin : C'est exact.
Patty : C'est troublant. Comment en êtes-vous si sûre ?
Winstone : Vous voulez la torturer ? Vous questionnez ma cliente depuis 5 heures. On tourne en rond, non ?
Mme Tobin : Ça va, Lenny. Je n'ai pas autant parlé depuis des mois. Ni mes amis, ni mes enfants ne me parlent. Mon avocat me conseille de ne pas parler à mon mari. Je ne vais plus chez le coiffeur, au restaurant, ni au théâtre. Je vous apprécie, Mlle Hewes. Vous savez ce que c'est qu'un mari qui vous trahit.
Patty : Vous savez pour mon divorce.
Mme Tobin : J'ai lu qu'il vous avait trompée.
Patty : Je n'ai pas été très surprise.
Mme Tobin : Donc vous savez que les hommes... ont leurs secrets. Les femmes aussi.
Patty : Je les trouve plus douées pour les garder.
- - - - - - 6 MOIS PLUS TARD - - - - - -
Huntley : Vous pensez qu'on vous a visée intentionnellement ?
Patty : Aucune idée.
Trammell : Inspecteur.
Huntley : Excusez-moi.
Trammell : J'ai fait une recherche sur la voiture.
Huntley : Tu as trouvé le propriétaire ?
Trammell : Oui, ses nom et adresse.
Huntley : Qui est-ce ?
Trammell : Thomas Shayes.
Huntley : C'est écrit où ?
Trammell : Là. Thomas Shayes.
- - - - - - - - - - - -
Tom : On vient de m'informer que Joe Tobin a contacté ABC.
Patty : Pour ?
Tom : Il veut donner une interview à Diane Sawyer. Il veut parler. Ses avocats ont annulé in extremis.
Patty : Joe ne supporte plus la pression.
Tom : S'il a contacté la presse, c'est pour s'affranchir de la famille.
Patty : Sa mère ne nous dit pas la vérité. Il nous la dira peut-être.
Le procureur Gates apporte un colis à Ellen.
Ellen : Salut, chef.
Gates : Tu as reçu un colis. De chez Hewes & Associés. Tu sais ce que c'est ?
Ellen : Pas du tout.
Gates : Écoute, je sais que tu connais bien Patty Hewes, mais ici, la règle de confidentialité est un impératif.
Ellen : Évidemment.
Gates : Sans m'immiscer dans ta vie privée, je te demande la plus grande discrétion si tu parles de l'affaire Tobin avec elle.
Ellen : On ne se parle plus. Il n'y aura aucun problème.
Gates : Très bien. Je hais ces conversations. On est sur la même longueur d'ondes.
Ellen : Tout à fait.
Gates : Bien.
Joe Tobin choisit des légumes sur un étal de fruits et légumes. L’un des clients de Patty le reconnait.
Client : C'est vous, Joe Tobin ? Bande d'enfoirés ! Vous m'avez tout pris.
Joe Tobin : Je suis désolé.
Client : Ah oui ? Vraiment ?
Joe Tobin : Vraiment. Du calme, d'accord ?
Client : Regardez-moi en face, Joe. Allez.
Joe Tobin : Si mon père vous a ruiné, j'en suis navré. D'accord ? Sincèrement navré.
Client : Sale con ! Putain, paie-moi mes courses ! Regarde-moi !
Joe Tobin : Arrêtez, d'accord ?
Client : Dis-moi d'arrêter.
Joe Tobin : Pourquoi tu t'arrêtes pas ? Merde. Merde. Connard !
Joe se tourne et frappe l’homme, puis s’en va.
Chez Hewes & Associates.
Gates : Je ne comprends pas votre position.
Patty : C'est celle mon client.
Gates : Il ne porte pas plainte même si des témoins ont vu Tobin l'agresser.
Patty : Je le lui ai dit. Ça ne l'intéresse pas.
Gates : Vous m'avez tout dit ?
Patty : Qu'insinuez-vous ?
Gates : Je... Ça me déplairait d'apprendre que vous me bernez.
Patty : Vous berner ? Vous me surestimez, M. Gates.
Gates : On devrait travailler ensemble. Je gère le dossier criminel. Vous, l'argent des victimes.
Patty : C'est ce que je veux.
Gates : Ça pourrait être mon angle. Faire pression sur Joe Tobin, voir s'il est impliqué. Impossible sans la plainte.
Patty : Je ne sais pas quoi vous dire. Il a pris sa décision.
Gates : Dans ce cas, je perds vraiment mon temps.
Patty : Merci d'avoir laissé Tobin vous faire ça.
Client : Aucun souci.
Mais pourquoi ne pas le mettre en prison ?
Patty : Car il nous est plus utile dehors. Merci pour votre aide.
Client : Espérons que vous obtiendrez ce que vous voulez de ce con.
- - - - - - - - - - - -
Joe Tobin : Merci d'être venue.
Mme Tobin : Tu me manques, Joe. Kevin et Rachel aussi.
Joe Tobin : Et ta déposition ?
Mme Tobin : Lenny pense que je m'en suis bien sortie.
Joe Tobin : Bien.
Mme Tobin : Cette femme n'est pas si futée. Lenny me dit que tu n'iras pas voir ton père.
Joe Tobin : Seigneur.
Mme Tobin : Ça lui ferait plaisir. Ça lui remonterait le moral. Tu ne... ?
Joe Tobin : Maman...
Mme Tobin : Et mon petit-fils ?
Joe Tobin : Il va bien.
Mme Tobin : Quand pourrai-je le revoir ?
Joe Tobin : Dis-moi tout ce que tu sais. Il a dû se préparer à tout ça.
Mme Tobin : J'aurais préféré.
Joe Tobin : Il nous a laissé de l'argent ?
Mme Tobin : Dans ce cas, tu ne crois pas qu'il te l'aurait dit ?
Joe Tobin : N'en fume pas une autre.
Mme Tobin : Tu sais... Quand tu m'as proposé cette rencontre, j'ai cru à une réconciliation.
Joe Tobin : Je le fais en te demandant la vérité à son sujet.
Mme Tobin : Je te l'ai dite.
Joe Tobin : Le soir de Thanksgiving ? Il a appelé qui ? J'ai vu.
Mme Tobin : Je l'ignore.
Joe Tobin : On doit leur donner un os. On doit coopérer. Sinon, on ne lavera pas notre nom. Il a appelé qui ?
Mme Tobin : Ça ne changera rien.
Joe Tobin : Maman.
Mme Tobin : Je t'en prie, laisse tomber.
Joe Tobin : Si tu refuses de me le dire, tu ne reverras jamais ton petit-fils.
Mme Tobin : Tu veux la vérité ? La voilà.
6 MOIS PLUS TARD
Un officier de police : Voici pour vous.
Patty : Vous avez retrouvé le chauffeur ?
Un officier de police : Pas que je sache.
Patty : Où est l'inspecteur Huntley ?
Un officier de police : Madame, il a dit, "Restez là". Il revient.
Huntley : M. Shayes ? Thomas Shayes ? C'est la police ! Tu es sûr de l'adresse d'immatriculation ?
Trammell : Tu crois que c'est quoi ?
Huntley aperçoit un homme qui regarde la fenêtre de Tom. Il sort précipitamment, suivi de Trammell
Ellen : Tom Shayes !
Tom : Ravi de te voir.
Ellen : Ton appel m'a surprise.
Tom : Je triais mes contacts et je me suis dit :"Pourquoi pas ?"
Ellen : Alors, comment ça va chez Hewes & Associés ?
Tom : Ça va. C'est super, en fait. Patty va mettre mon nom au mur.
Ellen : Hewes & Shayes ? Fantastique ! Félicitations.
Tom : Tu travailles avec les Stup chez le procureur ?
Ellen : Sur une condamnation pour trafic de drogue.
Tom : Excitant.
Ellen : Pas pour l'instant. On veut pousser un dealer à donner son fournisseur.
Tom : Il ne mord pas ?
Ellen : J'ai proposé un marché. Le temps presse, pas de moyen de pression.
Tom : Tu trouveras bien quelque chose.
Ellen : J'avais envie de te parler depuis longtemps, pour m'excuser sincèrement.
Tom : De quoi ?
Ellen : Le jour de la naissance de ton fils, le F.B.I. t'a arrêté, et tu as raté l'événement. Désolée d'y avoir contribué.
Tom : En fin de compte, tu m'as protégé.
Le téléphone de Tom sonne
Tom : Désolé.
Tom : Mince, ma réunion est avancée.
Ellen : Tu vas où ?
Tom : Et toi ?
Ellen : Au centre-ville.
Tom : Bonne chance pour ton affaire. Et si ça te dit, on peut dîner un soir.
Ellen : Bonne idée.
Tom : Ça serait sympa.
Ellen : À plus, Tom.
Tom : Tu n'as pas demandé et j'ignore si ça t'intéresse.
Ellen : Quoi donc ?
Tom : Patty. Dieu sait qu'elle ne dira rien, mais elle aimerait bien que tu reviennes. Il y aura toujours une place pour toi chez Hewes & Shayes.
Ellen : Merci, Tom. Heureuse de l'entendre. Mais j'ai tourné la page.
Patty reçoit un appel du portier, Perry
Patty : Oui, Perry. Faites-le monter.
Joe Tobin est assis face à Patty
Patty : Vous n'auriez pas dû venir ici.
Joe Tobin : Je ne pouvais pas aller à votre bureau. Mon avocat ne m'aurait pas laissé vous contacter.
Patty : Je comprends bien.
Joe Tobin : J'ai déjà ignoré son avis, et...
Patty : Comment ça ?
Joe Tobin : J'ai parlé à ma mère. Elle ne vous a pas tout raconté sur la soirée de Thanksgiving. Après ses aveux, j'ai vu mon père téléphoner. Il ignore que je l'ai vu.
Patty : Vous savez qui il a appelé ?
Joe Tobin : Ma mère le sait. Je l'ai forcée... à me donner ça.
Patty : Un numéro connu ?
Joe Tobin : Non
Patty : Vous avez appelé ?
Joe Tobin : Si ce numéro est lié à l'escroquerie, je refuse de savoir qui décrochera.
Patty : D'où votre présence ici.
Joe Tobin : J'ai agressé un homme. J'ai agressé un homme. Je ne veux plus vivre comme ça. Donc... si je vous donne ce numéro, je veux quelque chose en retour. Que vous disiez à la presse et au procureur que j'ai coopéré, que je ne sais rien. Et que j'essaie d'aider.
Patty : Si ça s'avère exact, ce sera avec plaisir.
Joe Tobin : Mon père et moi, on était très proches. Du moins, je le croyais.
Patty : Merci pour ça.
Joe Tobin : Ne vous faites pas d'illusions. Mon père n'a pas caché d'argent. Il nous a laissés sans rien.
Rhyne rentre chez lui, il couvre soigneusement sa moto. Deux hommes sortent d’une voiture avec des battes et tapent sur la machine.
Rhyne : Tu fais quoi, mec ?
L’homme : Ferme-la, connard.
Rhyne : Seigneur. Nom de Dieu !
Ellen arrive au bureau du procureur, Rick l’attend et lui souhaite bienvenue.
Rick : Félicitations. 100 dollars.
Ellen : Donnie a retourné sa veste ?
Rick : Il a viré son avocat. Maintenant, il veut parler.
Ellen : Que s'est-il passé ?
Rick : On dirait que... le fournisseur a eu peur que Donnie parle, il a envoyé des gars pour le menacer. Ils ont fracassé la Harley de Donnie avec une batte de baseball.
Ellen : Vraiment ?
Rick : Ça ne l'a pas intimidé. Ça l'a juste énervé. Ça n'a aucun sens.
Ellen : Ils sont allés trop loin. C'est un retour de bâton.
Rick : Ces gars avec les battes... Tu as... ?
Ellen : J'ai quoi ?
Rick : Tu sais bien.
Ellen : Bien sûr.
Chris : Joli coup. Donnie est de ton côté.
Ellen : On dirait que je suis la dernière à l'apprendre.
Chris : Le paquet vient de ?
Ellen : Patty, je présume.
Chris : Tu vas l'ouvrir ?
Ellen : Je pensais le balancer.
Chris : Allez. T'es pas curieuse ?
Ellen : Fais-toi plaisir.
Chris : C'est en quel honneur ?
Chris donne une carte à Ellen, sur laquelle il est écrit : « J'ai pensé que tu aimerais. Patty »
Ellen : Pour rien.
Chris : Quoi, elle t'a envoyé ça sans raison ?
Ellen : Patty a toujours une raison.
Chris : Tu vas le garder ?
- - - - - - 6 MOIS PLUS TARD - - - - - -
Huntley et Trammell se rendent sur un terrain vague où habite un SDF
dans un abri en carton.
Huntley : Je vous vois là-dessous. Allez, sortez. On veut vous poser quelques questions.
SDF : Vous êtes flics ?
Trammell : Inspecteurs. Trammell et Huntley.
SDF : Huntley. C'est irlandais ?
Huntley : Gallois.
SDF : Bon, je fais confiance au Gallois. Vous cherchez qui ? Du calme ! Il suffit de demander ! Vous faites quoi, là ?
Huntley : Vous avez quoi là-dedans ?
SDF : Vous cherchez quoi ? Je prends que du liquide.
Trammell : Combien pour ça ?
SDF : Cette merveille n'est pas à vendre.
Huntley : C'est dommage.
SDF : Allez, mec.
Huntley : Si vous nous disiez où vous l'avez trouvé ?
Au milieu de son footing, une voiture se gare près de Joe Tobin.
Joe Tobin : Seigneur. Qu'y a-t-il ?
Léonard Winstone : Il faut que tu viennes avec moi.
Ellen regarde le sac et appelle Tom
Ellen : Salut, Tom. C'est Ellen.
Patty travaille dans un bar en buvant un whisky
Julian Decker : Seule ?
Patty : Excusez-moi, quel est votre nom ?
Decker : Julian Decker.
Patty : C'est ça. La sorte d'architecte.
Decker : Je vous offre un verre ?
Patty : Non, merci.
Decker : Deux bourbons. Que se passe-t-il ?
Patty : Je vous demande pardon ?
Decker : Votre visage. Vous semblez soucieuse. Je pense que vous êtes seule. Personne à qui parler.
Patty : Et vous allez remplir ce vide ?
Decker : On a vu plus bizarre.
Patty : Pas avec moi.
Decker : C'est quoi ?
Patty : Mes mensurations.
Decker : Sérieusement, à qui est ce numéro ?
Patty range ses affaires, se lève et s’en va.
Elle est dans les toilettes, Ellen entre.
Patty : Eh bien...
Ellen : J'ai appelé Tom. Il m'a dit que je te trouverais ici.
Patty : Je n'étais pas sûre de te revoir un jour. Comment ça se passe au bureau du procureur ?
Ellen : Bien. Curtis Gates est un bon chef. Il apprécie mon travail.
Patty : J'en suis heureuse.
Ellen : Un dealer a témoigné dans mon affaire de stupéfiants. Il a balancé son fournisseur, tout ça grâce à moi.
Patty : Félicitations.
Ellen : Le problème, c'est que je n'ai rien fait. Mais je pense que toi, si.
Patty : Je suis flattée, mais tu es parano.
Ellen : J'aurais pu le faire moi-même, mais je ne veux plus travailler comme ça.
Patty : Pourquoi j'interviendrais dans ton affaire ?
Ellen : Bonne question. J'en ai une autre. Pourquoi ce cadeau ?
Patty : J'ai pensé qu'il te plairait.
Ellen : Que veux-tu de moi ?
Patty : Rien.
Ellen : Tu n'as pas à avoir peur de moi. Je t'ai pardonné. Tes secrets sont en sécurité. On peut passer à autre chose.
Patty : Tu as aimé le sac ?
Ellen : C'est un Chanel à 3000 $. Bien sûr que j'ai aimé.
Patty : Bien. Je n'étais pas sûre de tes goûts. C'est bon de te revoir.
Ellen : Si tu veux me parler, arrête ces petits jeux. Tu peux prendre un téléphone, et m'appeler.
- - - - - - 6 MOIS PLUS TARD - - - - - -
Huntley : Vous ne savez pas d'où il vient ?
SDF : Je me souviens pas, c'est peut-être un cadeau.
Huntley : Un cadeau ? C'est... pas vraiment votre style.
Milton Trammell : Vic, Tu viens voir ?
Huntley : Excusez-moi.
Leonard Winstone introduit Joe Tobin dans son bureau où l’attend son père.
Tobin : Bonjour, fiston.
Joe Tobin : Ils te laissent quitter ton appartement.
Tobin : Seulement pour voir mon avocat. Lenny a arrangé ça. Je te remercie d'être venu. Je sais que tu ne veux pas avoir affaire à moi, mais... Il faut qu'on parle.
Joe Tobin : Il n'y a rien à dire.
Tobin : Lenny dit que tu veux parler à la presse. Tu ne peux pas.
Joe Tobin : Tu me dis quoi faire ?
Tobin : Je veux... que tu prennes soin de la famille.
Joe Tobin : La famille ? Bon sang. C'est un peu tard pour t'en soucier, tu crois pas ?
Louis Tobin : Tu me détestes à cause de ce que j'ai fait. Mais je vais mourir en prison pour ça.
Et j'ai besoin que tu prennes soin de ta mère et de ta sœur.
Joe Tobin : Qu'est-ce que tu racontes ?
Tobin : On a de l'argent, Joe.
Joe Tobin : Quoi ?
Louis Tobin : Vraiment. Il est... quelque part.
Patty appelle le numéro que lui a donné Joe Tobin.
Tom regarde les ouvriers installer leur matériel pour changer l’enseigne du cabinet.
Ellen s’apprête à quitter son bureau, elle glisse le sac offert par Patty sur son épaule.
Un téléphone portable sonne au fond du chariot du sans abri.
SDF : Oui, allô. Qui c'est ?
- - - - - - 6 MOIS PLUS TARD - - - - - -
Huntley : Je m'excuse pour l'attente, Mme Hewes, mais... Qu'est-ce que vous nous cachez ? Votre accident de voiture se complique un peu.
Huntley : Eh bien, Mme Hewes... On a trouvé un corps.
Patty : Un corps ? Qui ?
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Face au mur sur lequel les employés placent l’enseigne :
HEWES
SHAYES
Associates
Tom : Un peu plus à gauche. Bien. Un peu plus. Parfait.
Ecrit par mamynicky